Le 31 Octobre 2013, à l’invitation de SEM le Président Sénégalais Macky Sall et de M le Vice-Président de la Banque mondiale Makhtar Diop et en présence du Secrétaire Exécutif du CILSS M. Djimé Adoum et des ministres représentant six pays du Sahel – Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad – s’est tenu à Dakar un forum de haut niveau sur l’irrigation au Sahel. Il s’agissait de donner une nouvelle dynamique au développement de la maîtrise de l’eau pour l’agriculture, en vue d’accroître la résilience des Sahéliens face aux chocs climatiques et d’accélérer l’intensification agricole.
Ce Forum s’est conclu par l’adoption d’une déclaration qui appelle à la mobilisation des acteurs et des partenaires pour redynamiser l’agriculture irriguée et lui permettre de jouer un rôle de moteur du développement agricole dans les six pays.
Le Sahel est l’une des régions les plus vulnérables du monde face au changement et à la variabilité climatique, dans un contexte de prédominance de son économie par une agriculture dépendante à 97 % de la pluviométrie. L’insécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi que l’instabilité des revenus constituent d’importants freins au développement économique et social. Ils se traduisent par un taux de pauvreté élevé, particulièrement en milieu rural, et par l’accentuation de l’émigration et de l’exode rural, compromettant la stabilité et la sécurité de la région. Cependant, le Sahel dispose d’avantages comparatifs à valoriser : un fort ensoleillement, de grands fleuves, une ressource en eau abondante en saison des pluies qu’il convient de mobiliser et gérer, une demande urbaine en forte croissance et un secteur agricole qui se structure progressivement.
Dans ce contexte, la Déclaration de Dakar appelle à « augmenter sensiblement les investissements en matière d’hydraulique agricole pour passer de 400 000 hectares aujourd’hui à 1 000 000 d’hectares d’ici 2020 ». Elle recommande de « faire en sorte que tout développement hydro-agricole soit basé sur des politiques et des stratégies sectorielles appropriées, intégrées dans une filière et fondées sur une utilisation rationnelle et durable des ressources disponibles ».
Le présent Cadre Stratégique (CS) et son complément le Plan d’Action Régional ont été développés par une Task Force régionale (Annexe 1) coordonnée par le CILSS, représentative de la diversité des acteurs de l’agriculture irriguée et des gouvernements des six États. Ces documents rappellent les enjeux relatifs à l’agriculture irriguée. Ils établissent une vision partagée par les États et les partenaires et une méthode pour accroître les performances de l’agriculture irriguée et accélérer l’expansion des superficies avec maîtrise de l’eau. Ils fixent un cadre d’intervention pour l’engagement des acteurs autour de cette vision et de cette méthode, et déclinent ce cadre en des recommandations concrètes et opérationnelles. Enfin, ils expriment l’engagement régional nécessaire pour gérer les ressources en eau partagées, mutualiser les connaissances, produire les informations pour l’aide à la décision et porter le plaidoyer pour le financement des projets d’irrigation.
Tous les partenaires de l’eau agricole du Sahel sont appelés à contribuer aux côtés du CILSS, à la construction de cette vision commune pour le développement de l’irrigation au Sahel en faveur des exploitants et des économies des six pays – une vision où la faim au Sahel n’est pas une fatalité puisqu’une irrigation performante et durable est possible.